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"Les Autres"

Un roman de Daniel Pochon

Plongez dans l’univers de « Les autres », un roman où s’entremêlent poésie, introspection et quête de sens. L’histoire nous invite à suivre Malo, un promeneur solitaire dont les pas sont rythmés par des poèmes laissés çà et là, comme autant de messages destinés à éclairer l’âme de ceux qui les découvrent. 

Parole fluide, plume sensible, au fil des pages, ce livre fait résonner les thèmes chers à son auteur : la bienveillance, l’empathie, le détachement et l’ouverture à l’autre. Au cœur de la fournaise du quotidien, « Les autres » nous propose un voyage intérieur où la force des mots se nourrit d’une approche poétique.

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En quelques mots

Malo, personnage principal, navigue sans repères fixes dans une routine faite de promenades et de méditations poétiques. Il récolte ses ressentis, les transforme en vers qu’il dissémine dans des lieux publics. Cette forme de partage, anonyme et altruiste, suscite la curiosité des passants, sans jamais révéler son identité.

Dans un centre social où il se rend chaque soir, Malo se révèle être un catalyseur d’émotions : son empathie et son regard détaché sur la vie l’aident à démêler les conflits, à apaiser les tensions. Mais une rencontre décisive va le pousser dans ses retranchements, ébranlant son équilibre et son lâcher-prise. Sa quête d’absolu, ses convictions et sa fibre poétique s'en retrouvent bousculées…


daniel pochon

“Daniel Pochon est auteur, compositeur et interprète. Il explore depuis de nombreuses années les passerelles entre la poésie et la musique. Persuadé que toutes deux expriment au plus près l’indicible, nous relèvent de la pâleur du quotidien.

​Autour de certains des poèmes qui ont constitués depuis l’adolescence son cahier intime, il décide un jour d’écrire un roman, une fiction, où il n’est toutefois point question de musique. Mais la langue française est riche. Derrière chaque sens, le choix d’un mot, porté par un son; derrière chaque phrase, un rythme. “Les autres” est le fruit d’une langue musicale. Son écriture, souvent spontanée, s’ancre dans le réel tout en s’évadant vers des sphères poétiques qui invitent à la réflexion et au lâcher-prise.

En fondant le groupe SonD’mo, Daniel Pochon décide de donner vie à la dimension sonore de ses textes, faisant de « Les autres » une œuvre transversale où roman et musique dialoguent intimement sans que l’un ne dépende de l’autre.”

Extraits du  roman

Qu’importe

seul

ou sous la visée de sœurs jumelles vide

ou rempli du tout-venant

ou de l’à venir

la table est toujours propre.


I


Les Autres


2004...

​En ces premiers jours de printemps, un homme, jeune, suit de loin un autre plus âgé. Il le piste, intrigué comme au premier jour. De stature moyenne, le drôle de lièvre a la démarche souple et sautillante, tel un acteur au milieu de ses figurants, devant lui, les flots de foule s’ouvrent, s’écartent, un doux gazon se déplie. Aujourd’hui, tout porte à le croire, c’est bien au square d’Estienne d’Orves qu’aura lieu la première halte. Cible bien en vue, pourtant Louis presse le pas : sillonnant les allées mouvantes des passants, l’électron libre bifurque parfois sans crier gare, le décor poursuivant ses fluctuations, mais sans lui...

​Comme prévu, l’homme se dirige vers un des bancs du parc, cueille au passage un bout d’enveloppe kraft dépassant d’une poubelle, la scrute rapidement, puis s’assoit. La mine folâtre, il griffonne d’une traite quelques lignes d’une écriture fine, sobre, tout juste penchée, puis ferme les yeux, l’air soulagé, le bout d’enveloppe et son nouveau contenu négligemment posé à l’autre extrémité du banc, comme s’il n’en voulait déjà plus...


Devant moi,

dans une cape noire gonflée de musique douce,

sur la scène de mon quai pavé,

elle fait le théâtre à grands pas.

Nos regards comme deux allées parallèles,

et seulement l’odeur fleurie d’une haie commune...

Que la canne blanche de nos yeux se cogne !

Tu te retournes comme perdue, jettes le filet sur l’avenue,

et récoltes la preuve au passage.

Que la canne blanche de nos yeux se cogne !

Que le vent t’effeuille sans vergogne ! Sur un front blanc nuage,

pose l’œil mi-clos d’un cri.

Déjà, mains yeux de chat dans le noir, aux creux de tes hanches, rebondissent par surprise.

Comme l’essuie-glace de mes rêves en attente,

une ligne baladeuse sur feuille volante

suit tes vagues d’humeurs, ton feuillage, tes tempêtes... Dans l’arène, le sable clair est doux à croquer. Nos doigts enfants jouent et creusent des sillons, comme dans la purée les soirs de fête.

Le plaisir coule le long des dunes et des creux. Autour de l’arène les gradins se vident,

les oiseaux font l’espace.

Nos corps albatros...

Nos bras comme des ailes...

​Gaétan Gaëlle

​L’homme est parti. Par précaution, Louis patiente quelques instants, puis va faire sa cueillette. Touché, comme presque à chaque fois, il note au passage qu’en ce lundi, la verve du poète des espaces verts est d’un allant plus que sensuel. Est-ce du fraîchement vécu ? Qu’importe, son style flottant fait encore mouche avec ses métaphores souvent insolites, mais justes, d’ailleurs, plus elles semblent s’éloigner de leur sujet plus leur puissance évocatrice est forte : Nos doigts enfants jouent et creusent des sillons, comme dans la purée les soirs de fête l’atteint tout particulièrement... Que dire de cet homme qui subjugue tant Louis ?

​Vu de l’extérieur, le temps ne semble pas avoir de prise sur lui : difficile d’établir un quelconque lien entre sa physionomie du moment et l’âge de ses artères. Avec un peu de chance, un brin malicieux, il vous chuchotera, l’air d’en douter lui-même : « j’ai au moins deux fois vingt ans ». Loin des repères temporels, des pans factices des générations, il est néanmoins bien là, l’armoire intérieure bondée d’empreintes, de caractères et d’impressions, telle une fourmilière de sensations disponibles à tout instant. Ainsi alimentée, l’empathie aiguisée au plus haut point, il pourra même à l’occasion vous dé- tacher de votre point de parcours, vous dégager de ce quotidien si souvent encombré et percer votre plus intime recoin. Aussi ne lui parlez pas d’âge, tous les âges sommeillent en lui. Ne lui parlez pas d’âge, son esprit est fermé à toute codification : chiffre, nombre, marque, étiquette, numéro, montant, taux... Tout cela lui est étranger, extérieur à sa bulle. Préférant s’en tenir aux sensations, à ces eaux troubles en mouvement constant d’où émergent certes quelques pensées, mais toujours fugaces – chacune effaçant sa sœur aînée avant d’être diluée à son tour –, chez lui, l’esprit est rétif à toute fixation : une figure s’esquisse, elle est aussitôt biffée, à la manière d’un télécran des années soixante et ses bourrasques sablées. Codifier notre homme est donc peine perdue.

​De ce Nil en crue permanente, seuls ses poèmes offrent de petits instantanés, mais ce « libre cours » assumé n’est pas sans conséquences, souvent cocasses. Ainsi, bien que vivant depuis près de quinze ans rue Notre-Dame-de-Lorette, vous le trouverez parfois bloqué devant la porte d’entrée de son vieil immeuble, verrouillée le soir, le code d’entrée à quatre chiffres lui échappant une nouvelle fois – à son corps défendant, son verrouillage étant défectueux, il ne l’exécute qu’épisodiquement. Goguenard, il sortira de la poche intérieure gauche de son blouson, un vieux carnet vert contenant tous les signes et repères jugés selon lui nécessaires et le reliant à la civilisation. Notre « tricheur » sait cependant que de ce carnet dépend la coulée paisible de son existence, il est sa pesanteur, l’arrimage requis à ce quotidien incontournable, mais fruste, qui ne l’attire, c’est un euphémisme, que modérément. Ainsi pourvu, notre homme peut surfer et vaquer là où bon lui semble à longueur de journée — tant qu’il a son antisèche —, vivre dans l’instant dégagé de l’emprise de l’avant ou l’après, loin des regrets, des préméditations – rien pour encombrer l’espace vierge et disponible – être là, entier, absorbé par le bouillonnement intérieur de son usine organique, en prise avec les flots capricieux du monde extérieur ; naviguer, suivant son propre tempo, mais bien parmi les autres, à l’orée de ces années deux mille.

En savoir plus

Extraits de poèmes

Pour découvrir la tonalité particulière du roman « Les autres », voici quelques extraits de poèmes chantés par SonD’mo et intégrés au fil de l’histoire :

  • À la mer...
    « J'avance sur le sable mouillé
    pieds nus j'épouse quelques lignées
    âmes fantômes aux corps chevillés
    sous mes pas les mémoires attouchées

​J'avance sur le sable mouillé
​souple est la mort une fois passée
​le fil est ténu sur la jetée
​la mire est têtue hors de portée

​Je marche entre poulpes et crustacés
​sous mes pieds la chair des concassés
​la mer a la mainmise, la facture est salée
​le sel pour oublier, le sable pour tamiser

​Oh! j'avance, bon pour la marée
​les eaux montent, je me laisse aller
​je vous embrasse dans la coulée

​suivez les bulles et souriez… »


  • À l’ouest…
    « Battues d’ailes,
    au loin les saisons,
    paupières demi-closes
    dans la brume à tâtons.

​Chants mystérieux,
​arbres à malice,
​ici, l'air a des creux
​que les vents tapissent.

​Haché d'éolienne,
​houle complice,
​ici les sons d'est,
​ne passent pas les hélices.

​Terre tendue vers les mers,
​je m'y perds pour de bon.

​C’est bon d’être à l’ouest,
​il y fait beau plusieurs fois dit-on. »


Pour prolonger votre lecture, deux autres poèmes sont disponibles en téléchargement au format PDF :

  • 1er Avril ➡
  • Les Autres ➡ 

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Ce qu'en pensent nos lecteurs


« Une écriture sensible et bienveillante, des poèmes qui se lisent et s’écoutent comme une respiration. J’ai été immédiatement happé par la vie intérieure de Malo et les résonances qu’elle éveille en chacun de nous. »

Jonathan F.


« La force de “Les autres”, c’est ce regard lucide et apaisé à la fois, qui touche au plus près de l’intime. »

Mireille C.


« J’ai adoré me plonger dans l’univers de Malo : l’histoire est à la fois proche de notre quotidien et portée par une poésie qui nous fait réfléchir. On se laisse emporter par l’ambiance et les poèmes, comme si on découvrait un chemin intérieur en même temps que le personnage. Un vrai coup de cœur ! »

Pauline C.